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mardi 07 août 2007
Retour de vacances

Ca y est, le vacances d'été sont terminées, du moins pour nous. Une pub
placardée un peu partout a retenu toute mon attention cet été. Aides met
les bouchées double pour essayer d'enrayer le SIDA, ce fléau inconnu de
nous, soixante-huitards, à l'époque où nous avons eu le "privilège" de
pouvoir forniquer (faible de temps en temps aussi...) sans souci, et
sans risque de perdre notre vie. Un sourire, un joint, et nous étions
partis pour une soirée cool à deux ou à plusieurs, où le plus important
était de rendre tout le monde heureux. Puis le SIDA est venu jeter un
énorme pavé dans la mare. Pas question de laisser les gens tranquilles.
Cette pub m'a interpelé pour deux raisons.
Tout d'abord, quand
on se souvient des réactions des "bien-pensants" de l'époque 68 à propos
de la sexualité des jeunes, on peut être quelque peu surpris par cette
sorte de "normalisation" de la relation sexuelle occasionnelle, les
"nouvelles rencontres" semblant se traduire inévitablement par un
rapprochement sexuel.
Ensuite, les animaux choisis, quand on
réfléchit aux symboles généralement acceptés, véhiculent à l'évidence un
certain mépris envers les individus concernés. La sauterelle
représentant l'élément féminin n'a rien de flatteur, tout le monde sait
ça, et le bourdon, butinant de fleur en fleur en pur égoïste, sans
jamais produire quelque chose d'utile, n'augure rien de mieux concernant
l'élément masculin. Mais bon, ça passe inaperçu, et tout le monde
sourit, rien de plus... Pour ma part, je déplore que l'espèce humaine
soit de plus en plus considérée comme du bétail, en quelque sorte, et
qu'elle ne s'en rende même pas compte...
Ces vacances nous ont
fourni une fois de plus notre inévitable lot de beaufs. Je vous jure que
j'ai encore vu, en 2007, un représentant de la petite ceinture arborant
fièrement un "boxer-short" en nylon du plus beau bleu (bon, pas vraiment
net...), associé à un marcel plutôt douteux. La pâleur malsaine de la
peau de ce représentant de la beaufrérie tranchait avec les chaussettes
qui avaient dû être blanches, portées dans des sandales en plastique
souple translucide jaunies. L'ensemble était fièrement protégé du soleil
par une casquette dite "de marin" qui aurait pu en abriter trois comme
lui.
Je me suis retourné de désespoir, et mon regard a été
immédiatement accroché par un couple qui n'avait guère à envier au
premier spécimen. Elle, sorte de sac adipeux sur pattes, arborait un
string sombre sous une jupe quasi-transparente qui laissait deviner les
pustules dont semblait être garnies ses fesses de Ottentot, et étalait à
la ronde une vue imprenable sur un décolleté qui manifestement était le
résultat d'une totale inadéquation entre la taille de son soutien-gorge
et l'immensité d'une poitrine gélatineuse que cet ustensile était bien
incapable de contenir. Lui, short ma foi tout simple, grosses chaussures
de marche avec d'épaisses chaussettes de laine roulées, un "bob" blanc
complètement passé de mode et à l'évidence amoureusement entretenu
depuis presque un demi-siècle , effiloché et informe, et une chemise à
fleurs à faire rougir le plus extravagant excentrique des iles du
pacifique.
Dois-je ajouter pour faire bonne mesure que ces
apparitions se sont produites non sur une quelconque plage du sud à la
mode, mais dans un tout petit supermarché d'une Bretagne campagnarde?
